Dimensions :
Nagasa « longueur » : 62.4 cm
Sori « courbure » : 2.0 cm
Kasane « épaisseur » : 0.66 cm
Moto-haba « largeur à la base » : 2.95 cm
Saki-haba « largeur à la pointe » : 1.98 cm
Nakago « soie » : Ubu (forme originelle)
Certificat d’authenticité
NBTHK Hozon Tōken
« Oeuvre à préserver »
Descriptif :
Ce katana signé Kanefusa (兼房) au milieu du XVIe siècle est un bel exemple des lames utilisées et produites en Mino durant cette période. De type shinogi-zukuri avec une forme en saki-zori, ce katana dispose d’un nagasa de 62.4 cm et d’un sori profond de 2 cm. La pointe « kissaki » est de type chū-kissaki et deux rainures « bō-bi » viennent compléter l’ossature de cette lame.
Le type de forge « kitae », se compose d’un beau et dense itame-hada (motif en veines de bois) avec la présence de ji-nie. On peut remarquer également un brumeux shirake-utsuri commençant vers le hamachi et courant sur toute la lame. La ligne de trempe « hamon », commence avec une légère irrégularité « ko-midare » au-dessus du hamachi, puis en ligne droite moyenne « chū-suguha ». Sa structure est un subtil mélange de ko-nie et d’un épais nioi révélant un nioiguchi clair et lumineux avec une activité de fushi, ashi et de yō. La trempe de la pointe « bōshi » est sugu et ko-maru, en continuité avec le hamon.
La monture « koshirae » dans le style uchigatana, se compose d’un fourreau « saya » finement laqué avec une finition en noir et bleu perlé, rappelant les anciennes céramiques chinoises.L’ensemble fushi-kashira et kojiri, arbore les emblèmes héraldiques « mon » des anciens clans Toyotomi et Ashikaga et sont en alliage cuivre-or « shakudō » avec une finition polie et dorée en iroe. La tsuba signée Nobuie (信家) est de base ferreuse en forme de croix rectangulaire « jūji-mokkō-gata » avec une finition rappelant une carapace de tortue et un rebord en uchikaeshi-mimi, l’un des orifices « hitsu-ana » est obstrué de shakudō et révèle également un motif en carapace de tortue. La kozuka en suite, est en alliage de cuivre-argent « shibushi » et signée Ikkodo Tomotsune (光堂 友常 ). La paire de menuki est en alliage cuivre-or « shakudō » ornée en yō-bori avec une couleur dorée en iroe et représente une fleur d’iris.
Artiste et école :
De la fin de la période kotō jusqu’au début shintō, de nombreuses lignées de forgerons ont porté le nom Kanefusa (兼房) dont la tradition remonte au Mino-den avec la première génération vers l’ère Kōshō à Bunki (1455-1504). Les artistes les plus réputés de cette ascendance sont ceux ayant travaillé en Sue-Seki pendant la fin de la période Muromachi.
En effet, il semble que c’est sous l’essor des dernières générations entre l’ère Eiroku et Genki (1558-1572) que le nom Kanefusa ait été le plus prolifique, notamment avec Iwami no Kami Kanefusa (4ème génération), puis avec Wakasa no Kami Ujifusa (5ème génération) qui s’installa dans la province d’Owari, et exerça son art sous l’autorité du daimyō Imagawa
Ujizane lequel lui accorda plus tard, l’honneur de changer son nom en « Ujifusa », modifiant ainsi le kanji « Kane -兼 » en « Uji–氏 » . Plus tard, la qualité de son travail et sa renommée lui permirent d’obtenir le titre honorifique de « Wakasa no Kami » et le mécénat exclusif du puissant daimyō Oda Nobunaga.
La lignée Kanefusa en Sue-Seki de la fin de la période Muromachi, est réputée pour avoir forgé des lames de très bonne qualité avec une excellente capacité à trancher. Elle s’est fait également remarquer avec un type de trempe unique connu sous le de nom de « kenbo-midare » qui est un chōji-gunome particulier et très régulier.
Avis de Kojiki Gallery :
De par les grandes similitudes et caractéristiques du travail des artistes Kanefusa de cette période, il est très difficile de dire exactement laquelle des deux dernières générations a conçu cette pièce. Néanmoins, celle ci- reste d’une qualité de maître dans une excellente condition avec un polissage récent, rappelant l’ancienne tradition en Yamashiro-den, avec un suguha très bien exécuté et un kitae en itame maitrisé.
Les katana Sue-kotō signés Kanefusa sont de plus en plus recherchés par beaucoup de collectionneurs, ils sont pour bon nombre d’entre eux classés wazamono « bon tranchant » ou supérieur dans l’ouvrage de Yamada , et constituent les archétypes même des sabres utilisés par les samouraï durant le Sengoku-jidai « époque des provinces en guerre » .