Dimensions :
Nagasa « longueur » : 70.6 cm
Sori « courbure » : 1.7 cm
Kasane « épaisseur » : 0.72 cm
Saki-haba « largeur à la pointe » : 2.14 cm
Moto-haba « largeur à la base » : 3.1 cm
Nakago « soie » : Suriage « raccourci »
Certificats d’authenticité
NBTHK Tokubetsu Hozon Tōken
« Oeuvre à préserver particulièrement »
Descriptif :
Ce katana massif de la période shintō, reconnu comme lame à préserver particulièrement par la NBTHK est une oeuvre typique de Heki Mitsuhira (日置光平). Malgré un léger raccourcissement « suriage » de 3 cm environ, le mei indique la signature complète et le titre du maître forgeron, en la personne de : Dewa no Kami Hokkyō Mitsuhira en lettres cursives. De plus, cette signature est surplombée d’une fleur de chrysanthème « kiku-mon », privilège accordé à certains artistes d’apposer l’emblème impérial pour la qualité de leur travail. De type shinogi-zukuri, ce sabre dispose d’un nagasa de 70.6 cm et d’un sori relativement prononcé de 1.7 cm, la pointe « kissaki » en chū-kissaki et le dos de la lame « mune » en iori-mune sont classiques de cette époque. Deux belles gorges « bō-bi » courantes sur les deux côtés de la lame viennent compléter l’ossature de cette pièce.
Le type de forge « kitae » en ko-itame-hada et mokume-hada est couvert de ji-nie. La présence d’un midare-utsuri est également observée. La ligne de trempe « hamon », révèle un nioiguchi diffus mais néanmoins très actif en chōji-midare flamboyant, avec une structure en nioi-deki et ko-nie, ainsi qu’une multitude d’ashi, de yō et de kinsuji. L’atypique trempe de la pointe « bōshi » est en midare-komi.
La monture « koshirae » de très belle facture qui accompagne cette lame est de la période Edo. Elle est constituée d’un fourreau « saya » de couleur marron chocolat lisse et strié par un procédé complexe de laquage « urushi ». L’ensemble fushi-kashira sculpté sur une base ferreuse, représente un pêcheur sur son bateau. La paire de menuki, d’un noir profond est en alliage cuivre-or « shakudō » et représente un empennage de flèche. La garde « tsuba » non signée, de base ferreuse ajourée est de forme ronde « maru-gata ».
Artiste et école :
Mitsuhira dont les oeuvres sont datées entre l’ère Shōhō et l’ère Tenna (1644-1684), est un forgeron appartenant à l’école Ishidō et dont les fondateurs étaient originaires de la province d’Omi. À partir de ce noyau d’artisans, plusieurs branches ont émergé et prospéré à travers de nombreuses provinces.
Afin de perfectionner leur art, l’un de ces groupes trouva ancrage dans la nouvelle capitale d’Edo où le nouveau pouvoir des Tokugawa s’est installé, formant ainsi la branche Ishidō d’Edo en Musashi. Parmi ceux qui ont participé à cette initiative se trouvent des grands noms de la forge de cette époque tels que : Korekazu, Munehiro, Tsunemitsu et son frère Mitsuhira.
L’une des principales caractéristiques de cette école fût de reproduire les lames kotō de l’ancestrale tradition Ichimonji de Bizen, encensée et reconnue grâce à ses célèbres trempes en jūka-chōji. Or, dans ce domaine, Mitsuhira est souvent reconnu comme l’un des artistes les plus talentueux de son école et considéré comme une référence, avec ses hamon en chōji-midare excentrique sur toute la période shintō et shinshintō.
Avis de Kojiki Gallery :
Les sabres de Mitsuhira encore existants restent relativement rares dans les expertises « Kantei » ou autres exhibitions et ses oeuvres demeurent très recherchées par beaucoup de collectionneurs.
Après plus de 350 ans, ce katana est parvenu jusqu’à nous en excellent état et démontre toutes les caractéristiques principales du travail de cet artiste. En effet, pour apprécier toutes les subtilités de cette pièce, il sera important de comparer les différences et les points communs entre cette œuvre et celles de l’ancienne branche Yoshioka de l’école Ichimonji de Bizen. De ce point de vue, celle-ci reste un excellent objet d’étude pour tous les amoureux de l’utsushi, illustrant l’art des grands maîtres à reproduire et revisiter les chefs-d’œuvre du passé.