Dimensions :
7.8 cm x 7.6 cm x 0.4 cm
208 gr
Certificats d’authenticité
NTHK-NPO – Kanteisho
« Oeuvre importante »
NBTHK – Tokubetsu Hozon Tōsōgu
« Élément de monture à préserver particulièrement »
Descriptif :
Cette magnifique garde « tsuba » de forme ovoïde « tatemaru-gata » signée par Shōami Morikuni a été authentifiée et certifiée par la NBTHK et la NTHK, lui accordant respectivement un origami Tokubetsu hozon tōsōgu et Kanteisho, ce qui témoigne de l’état et la très grande qualité de cette œuvre. Le mei indique une signature complète de l’artiste : Yoshū Matsuyama jū Shōami Morikuni (豫州松山住 – 正阿弥盛国), soit Shōami Morikuni, habitant de Matsuyama dans la province d’Iyo.
Cette pièce sculptée en haut-relief « sukidashi-takabori » à partir d’une base ferreuse de qualité supérieure « testsu-ji », a été conçue selon plusieurs techniques de ciselage, damasquinages et de polissage avec des incrustations d’or « kin-nunome-zōgan » et d’autres métaux semi-précieux « iroe-zōgan », donnant une patine brillante et colorée aux extrémités anatomiques de ces trois singes. Le rebord est angulaire avec un léger arrondi « kaku-mimi ko-niku ».
Le thème choisi par l’artiste pour cette tsuba est celui des : « Trois singes de la sagesse ». Allégorie récurrente du bouddhisme dont on peut trouver les premières traces dans des écrits de Confucius entre le Ve et IIIe siècle avant notre ère. En effet, la symbolique posturale de ces animaux qui renvoie vers trois préceptes bouddhistes : « Ne pas voir le mal, ne pas entendre le mal, ne pas faire parler le mal », est sujette à interprétation philosophique dans plusieurs pays asiatiques.
C’est au Japon durant la période Muromachi (1336-1573) qu’on peut observer les premières apparitions de ces trois singes tels qu’on les connait aujourd’hui. Or, il semble que leur vénération commence avec le culte Kōshin à la fin du XVIe siècle, les élevant au rang de divinités. Plusieurs stèles et autres monuments d’importance sont à leur effigie.
Cette métaphore imagée peut être considérée comme une sorte de conduite ou mode de vie à suivre, afin de se protéger du mal et par extension un moyen de faire le bien. On peut supposer que ce genre de symbole spirituel était en permanence dans le subconscient du samouraï, lui rappelant à chaque moment la retenue qu’il devait avoir dans l’exercice de son pouvoir.
Artiste et école :
A partir de la période Muromachi, plusieurs branches de l ‘école Shōami ont prospéré à travers le Japon, l’une des plus anciennes connue est celle de la tradition Ko-Shōami. En effet, l’intérêt croissant des samouraï de haut rang pour des sabres plus maniables tels que l’uchigatana a poussé plusieurs artisans à adapter leur travail pour faire face une demande plus prestigieuse. C’est dans ce contexte, que de simples tsuba fonctionnelles sont devenues de plus en plus élaborées et sophistiquées, et que plusieurs écoles spécialisées dans ce domaine ont émergé. C’est notamment le cas de l’école Shōami dont la tradition fut essentiellement un travail d’ajourage sur fer et de sculpture en bas-relief avec des incrustations de plusieurs types de métaux. Les thèmes choisis sont souvent des références à la nature et ses paysages.
L’unification du Japon au début du XVIIe siècle a permis au shogunat Tokugawa de contrôler bon nombre de provinces dont celle d’Iyo et d’où est originaire l’artiste de cette tsuba. En effet, il est admis que l’origine de la branche Iyo-Shōami soit directement liée à l’impulsion des deux artistes Ietake et Morimine, qui travaillaient dans le style de la branche Kyō-Shōami sous le mécénat de plusieurs familles du clan Tokugawa à partir de la fin du XVIIe siècle. Plusieurs groupes qui leur succédèrent, ajoutaient les kanji « Mori – 盛 » ou « Ie – 家 » à leur nom d’artiste afin de perpétuer le style et la tradition de leurs fondateurs.
Avis de Kojiki Gallery :
Morikuni, dont le travail connu est daté entre 1716 à 1748 est considéré comme l’un des plus grands orfèvres de son école et cela s’observe dans la maîtrise de fabrication de cette pièce. Plusieurs de ses tsuba ont été surclassées en Jūyō Tōsōgu « Œuvre très importante » et sont toujours autant appréciées par les collectionneurs. Considérant l’état exceptionnel et la finesse avec laquelle a été conçue cette pièce, nous pensons que cette pièce pourrait faire partie de cette catégorie à l’avenir et être un bon investissement à long terme.